Les yeux fermés

Michel Rossigneux - Les yeux fermés - dessin n°10

Entre 2016 et 2017, Michel Rossigneux fait l’expérience d’une série de dessins les yeux fermés.

Le dernier travail de Michel Rossigneux: des dessins spontanés réalisés les yeux fermés

Pour commencer, sur sa table d’architecte, il a réuni tout le matériel: carnet de papier blanc, crayons télévision (rouge et bleu ), fusains, estompe gomme à fusains, chiffon.
Plusieurs fois il a parlé de cette expérience à vivre.
Une première tentative, sur du papier kraft en plus grand format a eu lieu à l’atelier de Douzens.
Maintenant donc il annonce que c’est vraiment son dernier travail.
J’assiste à la séance.
Il ferme les yeux totalement après avoir soigneusement positionné son carnet devant lui.
Il sait parfaitement où sont les choses.
Ainsi les yeux fermés après quelques secondes, une minute peut-être de concentration, il dessine d’une façon spontanée sans hésitation choisissant le medium qu’il préfère à ce moment précis.

Dessins d’enfants, dessins de fous, dessins orientalistes…


Ce sont alors des gestes guidés par l’impulsion à l’aveuglette. La difficulté réside dans le fait de bien repérer le format et de cadrer
à l’aveuglette.
Des dessins étonnants naissent de cette performance.
Dessins d’enfants, dessins de fous, dessins orientalistes.
Ainsi son dernier travail rejoint la fraîcheur de l’origine, le geste pur de tout apprentissage.
La nuit du geste préfigure la nuit définitive en apportant encore une fois le langage intérieur nourri de sérénité et de spiritualité.

Agnès de Saint Barthèlemy

Manuscrit de Michel Rossigneux à propos des Yeux fermés
Manuscrit de Michel Rossigneux à propos des Yeux fermés
Pour conclure, un épilogue de son œuvre

Dernier travail de Michel Rossigneux donc. Il rassemble finalement toute son énergie dans une remise en question de son savoir-faire. Derniers silences, derniers vides, derniers souffles, l’abandon est total. Ces traces laissées comme des petits cailloux jetés à la lisière de sa vie.

Épilogue de sa nuit révélée. Aube de sa jeunesse retrouvée dans les courbes accueillantes de l‘Eve d’Autun.