Michel Rossigneux réalise en 2010 la série « 21 petits monuments ». Il s’agit d’un ensemble de pièces en volume d’environ 50 cm de hauteur, 28 cm de longueur et 28 cm de largeur. Bois, carton, crayon de couleur et techniques diverses.
Une interprétation du silence
En premier lieu, chaque pièce constitue en elle-même une approche différente de la relation subtile entre un espace construit et ce qui pourrait élaborer une nouvelle définition du vide. Car toute l’importance dans ce travail est accordée à la traduction du silence.
Ensuite, les petits monuments proposent, chacun dans son existence propre, la captation d’un moment, la saisie de ce qui est indéfinissable. En effet, il ne s’agit ni d’un projet ni d’une maquette. C’est en fait comme un moment d’éternité, une seconde arrêtée. Le regard vivant anime alors le passage d’un volume à un autre.
Une fenêtre sur l’intériorité absolue de l’être
Par ailleurs, la grande richesse de l’ensemble surprend par la légèreté des matériaux employés. Michel Rossigneux utilise du carton, des structures en bois, du papier chinois. Ceci implique un vocabulaire de base et la densité obtenue. Les 21 petits monuments se perçoivent chacun comme un univers possible, une fenêtre sur l’intériorité absolue de l’être. Comme une circulation d’un espace inqualifiable maintenue fermement dans sa gangue.
En fait, ce travail ne se laisse définir ni par l’architecture, ni par la sculpture ou l’objet.
Plus proche de « Ten elements » de Tony Smith, l’ensemble dans sa concision et sa force centripète, invite à un autre regard. Un regard plus intime, plus patient. Il s’agit de redécouvrir un cheminement paisible et intériorisé du plein et du vide.
Agnès de Saint Barthèlemy
Photos Alain Roger.
Les « 21 petits monuments » de Michel Rossigneux ont été exposés à l’Atelier rue du Soleil à Fraïssé des Corbières Du 17 mai au 15 juin 2019.