« Lisières » est une série de onze reliefs en bois, carton, crayons de couleur, réalisée en 2008 par Michel Rossigneux
Couches géologiques inédites
Les « Lisières » de Michel Rossigneux sont des portions de paysages volés à la nature, transformés par l’homme.
Alors des circulations sont proposées.
Et également des couches géologiques inédites.
Il y a aussi des arbres gardiens de la lisière.
Tandis que des coupes verticales dévoilent le ventre de la Terre, nature réconfortante et nourricière.
Les lisières sont ainsi l’avènement de ce surgissement souterrain comme autant de tranches de vies occultes, de rêves récurrents.
Les Lisières sont un hymne à la vie surgi de très loin, tellurique, magmatique.
Couleurs rouilles, noir de fumée, présentoir de la vie au travers des arborescences.
En fait, son rêve d’archéologie, de géologie, de spéléologue fantasmés n’en finit plus de remonter à la surface de son travail .
Une sculpture en aplat donc, en strates patientes, comme un décor à l’Italienne qui suggère plus qu’il ne représente.
Juste au bord du monde
Là où personne ne résiste
Pas vraiment à l’intérieur
Encore moins à l’extérieur
Suivre les méandres
Et se perdre dans les rousseurs
De la terre
La surface crayeuse s’expose
Encore en entrailles
Ouverte sur le fond
Le regard circule
Comme une datation d’arbre
On compte les strates
Au creux du vide
C’est la vie qui reprend
En force comme une floraison
Comme une explosion
De lumière
Qui vient fleurir le vide
Qui fait naître la lisière
Lisières 2
De toute évidence, avec les lisières, Michel Rossigneux propose une circulation mentale, la description d’une géométrie intérieure.
En effet les frontières se confrontent, il œuvre sur de petits territoires, des parcelles contraintes habitant plus ou moins bien ensemble.
Finalement, les Lisières poursuivent un dialogue avec les dessins de Giuseppe Penone dans cette imbrication archaïque en résonance avec la terre mère.
Les Lisières ont été exposées aux Journées de l’Art à Canet d’Aude.