Michel Rossigneux a réalisé la Galipotte pour le Symposium de sculpture de la Faisanderie de Sénart en 1974. Bois d’iroko, peinture à l’huile, format environ 3,50 m x 6.00 m.
Avec ses proportions plus monumentale, la Galipotte fait partie d’un cycle de sculptures en rupture avec le travail précédent de Michel Rossigneux.
En effet, il s’attache avec ses sculptures indépendantes et d’un format plus impressionnant, à créer toutes sortes d’histoires ou de mythologies.
De Paulette à Trifloquet
Cette histoire peut être une vie inventée autour d’un personnage.
Par exemple : « Présentez-moi Paulette ».
Paulette, petite fille sur son vélo, ou sur le sien, premiers émois d’amour. Il a eu toute sa vie ce prénom en tête pour désigner les adolescentes, les femmes enfants, les femmes amies, les femmes voisines.
Autre exemple, un certain Joseph Trifloquet, sujet d’une sombre histoire de disparition à l’époque où Michel Rossigneux a lui même creusé un souterrain à la villa « Bonne brise » à Nice.
À ce propos, il a inventé à Trifloquet toute une vie professionnelle, familiale, et proposé des hypothèses pour élucider sa disparition.
Esprit des bois
La Galipotte est d’un registre plus mystérieux, rattachée à des légendes nordiques; elle hante les bois.
Elle peut côtoyer d’autres génies des forêts, rencontrer des elfes, s’immiscer dans la culture des trolls. Malgré sa taille, elle est herbivore et plutôt pacifiste. Elle se régale des jeunes pousses des arbres , des glands, des noisettes et autres fruits des bois.
Elle continue à faire peur cependant, car on ne la connait pas vraiment.
Il a été dit que seuls les gardes forestiers peuvent s’en approcher. À cause de leur odeur d’humus sans doute.
Jeux de rôles
Comme elle ne ressemble à aucun animal connu, elle engendre des images sans précédent, ce qui peut toujours déstabiliser celui qui se trouve face à elle. Heureusement, c’est un phénomène rarissime et jusque là aucun incident n’est à déplorer.
L’artiste aime à jouer ainsi avec d’autres vies humaines ou animales. C’est une capacité qu’il a, avec le plaisir de conter, de créer des scenarii entièrement, autour d’une œuvre en particulier. Il installe un univers hypothétique dont il aime détenir les clefs.
La Galipotte fréquente des endroits secrets par exemple les forêts. Celle-ci a été vue encore récemment, elle impressionne les adultes mais pas vraiment les enfants. Dans le document où la Galipotte apparaît en hiver, on peut voir qu’effectivement un enfant lui a confié sa marotte ou l’a oubliée, preuve qu’il pensait que son jouet ne risquait pas grand chose…
Agnès de Saint Barthèlemy